
BNP Paribas condamnée pour discrimination
La banque doit indemniser un ex-employé, harcelé pendant plusieurs années à cause de son orientation sexuelle.
La banque n'a toutefois pas réussi à réduire ses coûts en raison de l'augmentation des frais coûts réglementaires.
La banque vise désormais des économies récurrentes de 2,7 milliards d'euros par an à partir de 2020.
(Photo: Keystone)
BNP Paribas a enregistré une hausse de 15,1% de son bénéfice net en 2016, à 7,7 milliards d'euros, un niveau conforme aux attentes des analystes. Forte de ces résultats, la banque française a mis le cap sur 2020 avec un nouveau plan stratégique ambitieux malgré un environnement encore difficile.
Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) de BNP Paribas a augmenté de 1,1% sur un an, à 43,4 milliards d'euros l'année passée, selon un communiqué diffusé mardi. C'est légèrement au-dessus du consensus établi par le fournisseur de données financières FactSet.
En 2016, BNP Paribas se targue d'avoir signé une «bonne performance», selon son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué. Le PNB a été tiré par le pôle des services financiers spécialisés ( 1,2%), qui comprend notamment les activités d'assurances, et de la banque de détail hors zone euro.
Sur ses marchés domestiques, au sein desquels figurent la France et l'Italie, la situation a été plus ardue avec un PNB en repli de 0,5% en raison des taux bas qui pèsent sur les marges. La banque de financement et d'investissement, après un premier trimestre difficile, a retrouvé de la vigueur tout au long de l'année pour limiter la baisse de ses revenus à -0,3% en 2016.
Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net a été multiplié par 2,2 pour atteindre 1,4 milliard d'euros, cette fois en dessous des attentes.
Plan stratégique dévoilé
La banque a également indiqué viser une augmentation moyenne d'au moins 6,5% par an de son résultat net d'ici 2020, dans le cadre de son plan stratégique à cet horizon dévoilé à l'occasion de cette publication.
Figurent aussi dans cette feuille de route un taux de croissance annuel moyen de ses revenus supérieur à 2,5%, un taux de distribution de 50% et 3 milliards d'euros de coûts de transformation, notamment pour investir dans le numérique, devant déboucher sur des économies récurrentes de 2,7 milliards d'euros par an à partir de 2020.
Tous les métiers de la banque seront concernés par ce plan stratégique, dans le cadre duquel elle prévoit par exemple de poursuivre «l'adaptation des réseaux d'agences», c'est-à-dire de continuer à en réduire le nombre pour s'adapter à la fréquentation moindre des clients.
Ce plan a été conçu à partir d'hypothèses économiques prudentes, comme une remontée graduelle des taux et une croissance modérée dans la zone euro ( 1% en 2017 puis 1,4% les années suivantes) et aux Etats-Unis ( 1,6% jusqu'en 2019 et 1,7% en 2020).
Objectifs atteints
Au moment d'entamer cette nouvelle phase, BNP Paribas s'est félicité d'avoir atteint pratiquement tous les objectifs de son plan 2014/2016, notamment en termes de croissance et de solidité financière.
Seul échec: alors que la banque visait une baisse de 3 points de son coefficient d'exploitation, soit le rapport entre ses charges et ses revenus, celui-ci a au contraire grimpé de 0,8 points, une évolution qu'elle attribue en partie à l'augmentation des coûts réglementaires qui l'obligent à abonder par exemple le fonds européen de sauvetage des établissements en difficulté.
ats